Prévenir le Syndrome Dysgénésique & Respiratoire Porcin ( SDRP )

Des objectifs multiples, précis, efficaces !

Source: (IFIP – Institut du porc, fiche sanitaire 1 «Biosécurité= santé-sécurité», Anne Hémonic, 09/2013)

Il s’agit d’une part d’empêcher l’introduction du virus dans un élevage indemne et d’autre part, dans un élevage infecté, d’y éviter sa circulation et l’introduction d’une nouvelle souche.
En contribuant à l’amélioration de la santé des animaux et des performances technico-économiques ( diminution des dépenses de santé, des taux de pertes, augmentation des croissances… ), la biosécurité englobe toutes les mesures prises pour minimiser le risque d’introduction et de propagation des germes pathogènes.

Éléments clés d’une biosécurité efficace

Contamination aérienne

Elle peut se produire via l’environnement de l’élevage : camions ( équarrissage, abattoir, transports ), élevages voisins ( principalement pour les zones à forte densité ), épandages à proximité de lisier contaminé.

Au sein d’un élevage, l’aéro-contamination peut se faire notamment d’un bâtiment ou d’une salle à l’autre, si les entrées d’air du local sain sont proches des extracteurs d’un local contaminé.

Plus la charge virale de l’air sera élevée, plus grand sera le risque. Il faudra donc choisir les salles destinées à recevoir des animaux sains et réfléchir à l’emplacement d’éventuels nouveaux bâtiments.

Lorsqu’on ne peut maîtriser l’environnement sanitaire, des moyens palliatifs existent, plus ou moins efficaces et chers, allant de la création d’obstacles naturels tels que des plantations jusqu’ à la mise en place d’unités sous air filtré.

Porcs infectés et leurs sécrétions

Il s’agit incontestablement du risque majeur car la période d’excrétion virale peut être longue ( jusqu’à 90 jours ) et excède la durée de l’expression clinique, quand il y en a une.

Pour rappel, le virus étant présent dans l’ensemble des fluides corporels d’un animal excréteur ( mucus nasal, matières fécales, urine, sang et semence ), la transmission par voie oro-nasale, vaginale est alors possible. Les porcs vont pouvoir se contaminer entre eux à tous les stades, y compris précocement, de la truie à ses porcelets.

Le virus du SDRP fait partie des maladies « qui s’achètent ».
Il faut s’assurer que la semence soit indemne de virus du SDRP, en s’approvisionnant auprès de centres d’insémination artificielle reconnus indemnes SDRP.

Le statut du troupeau entrant ( cochettes et jeunes verrats ) est capital ainsi que la quarantaine.

Des analyses sérologiques et/ou virologiques à l’arrivée des animaux apportent un contrôle supplémentaire.

La protection des animaux de l’élevage nécessitera aussi le respect de la « marche en avant » et la conduite en bandes strictes. Ce principe permet d’élever distinctement les animaux selon leurs âges ou stades physiologiques en évitant de les exposer à d’autres animaux aux statuts sanitaires et immunitaires potentiellement différents. Cette conduite sera d’autant plus efficace si elle est menée en tout plein-tout vide dans tous les secteurs de l’élevage ( N/PS/E ).

Visiteurs et personnel

L’élevage doit être délimité par des barrières naturelles ou physiques afin d’éviter toute libre circulation et une sonnette installée pour contrôler les arrivées. Il est préférable d’éviter autant que possible toute entrée de personne extérieure à l’élevage, à moins d’un SAS sanitaire ou un lavage des mains et une mise à disposition de cotte, charlotte et bottes. La formation du personnel aux règles de biosécurité est indispensable.

Locaux et matériel

Leur assainissement nécessite l’application rigoureuse d’un protocole de lavage, désinfection, séchage associé à un vide sanitaire. Agréés et utilisés à la dose recommandée par le fabricant, l’ensemble des désinfectants virucides sont efficaces.

Une vidange et un lavage des pré-fosses diminuent la survie potentielle du virus dans le lisier.

La transmission indirecte du virus SDRP par des supports inertes a été clairement établie. Aucun matériel ( incluant cotte et bottes ) ne doit être commun à plusieurs élevages ni aux zones saines et infectées d’une même exploitation. Au sein de l’élevage, entre chaque secteur, il est conseillé a minima un lavage des mains et des bottes propres, ou leur changement.

Une voie de contamination potentielle souvent négligée est liée aux aiguilles. L’utilisation d’aiguilles à usage unique est la règle : une par truie, une par portée. Le petit matériel ( pince, bistouri ) sera désinfecté entre les portées.

Véhicules

L’entrée de véhicules dans l’élevage sera interdite par une clôture. De même, il faudra gérer les accès des camions d’équarrissage et d’enlèvement des animaux, prévoir un local spécifique ou quai d’embarquement, lesquels seront lavés et désinfectés après usage.

Nuisibles, animaux domestiques

Des dispositifs efficaces doivent permettre d’éviter toute entrée d’animaux autres que les porcs. Dératisation et désinsectisation doivent aussi être régulièrement programmées.

En conclusion, les animaux, la semence et ce qui a été au contact d’animaux excréteurs du virus du SDRP représentent le plus grand danger d’introduction ou  de réintroduction du virus dans un élevage. Raisonnées en fonction de votre contexte épidémiologique et adaptées selon les caractéristiques de votre élevage, les mesures de biosécurité implémentées doivent être considérées comme des polices d’assurance…
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