L’identification électronique, outil de traçabilité au service de la filière

Au-delà des atermoiements de la législation européenne en terme d’avancée technologique susceptible de faciliter les enregistrements de traçabilité des animaux de rente, l’Arsia a pris les devants et adopté une position claire à ce sujet en imposant depuis 2017 le recours à l’identification électronique généralisée à tous ses membres détenant des bovins.

Sur base d’expérimentations menées en conditions réelles dans tous les secteurs de la filière il y a déjà une bonne douzaine d’années par l’Institut de l’Elevage (IDELE) français, il a été démontré que l’identification électronique (RFID) des bovins permet une simplification du travail quotidien, une fiabilisation des informations à collecter, le renforcement de la traçabilité, une automatisation de la gestion des troupeaux et l’assurance d’un suivi performant des mouvements et des contacts entre animaux d’origines différentes.

En élevage, l’identification électronique est ainsi déjà valorisable pour l’alimentation des animaux en liaison avec les automates (Distributeur Automatique de Lait (DAL) ou Distributeur Automatique de Concentré (DAC)), au cours de la traite en salle ou robotisée, lors de la pesée à la bascule, pour réaliser des tris semi-automatiques ou en lien
avec les logiciels de gestion de troupeau.

Pour les opérateurs de l’aval de la filière (vétérinaires, contrôle laitier, négociants, transporteurs, centres de rassemblement, marchés, abattoirs, clos d’équarissage) qui doivent souvent gérer beaucoup d’informations dans un délai rapide, l’identification électronique permet aussi des gains évidents en termes de fiabilité des informations, de sécurité, de suivi sanitaire et de productivité, pour un coût global relativement limité.

Quelques exemples de valorisation de l’identification électronique officielle

Les différents opérateurs ne discernent pas toujours l’intérêt individuel de l’E-Id en terme d’avancées pour l’ensemble de la filière

Il est acquis que l’identification électronique offre des solutions applicables à tous les types d’élevage, mais bien entendu certaines applications sont plus utiles avec des troupeaux de plus grande taille ou en cas de gestion automatisée de certaines prestations. Hormis dans les exploitations déjà fortement robotisées, l’identification électronique doit surtout intéresser les gestionnaires de grands troupeaux.
Les opérateurs plus en aval de la filière sont fortement intéressés par l’identification électronique, mais à leur niveau, elle n’est pratiquement utilisable qu’en cas de généralisation du bouclage électronique.

En effet, un système où coexistera des animaux bouclés électroniquement et des animaux bouclés avec des boucles traditionnelles ne peut réellement présenter un intérêt pour les structures des négociants et la gestion de leurs activités.

Ainsi, si l’ensemble des démarches individuelles des éleveurs en identification électronique ne se faisait que sur base volontaire, on ne pourrait pas atteindre à court ou moyen terme un déploiement suffisamment large pour une
valorisation collective.

Actuellement, c’est la situation rencontrée au niveau national, où les éleveurs et détenteurs de la Flandre sont un peu en retard par rapport à leurs collègues wallons. Seule, un choix de filière et une imposition généralisée de la RFID permettra à terme une valorisation pour l’ensemble des opérateurs de l’aval à tous les échelons.

Il est fort probable que les contraintes sanitaires et une gestion rigoureuse des statuts, impliquant une surveillance épidémiologique plus précise dans le cadre d’un marché international exigeant, apporteront les arguments supplémentaires pour évoluer définitivement vers l’identification électronique généralisée.

La dématérialisation du passeport bovin favorisée par l’avènement de l’identification électronique généralisée

L’identification électronique des bovins présente aussi un intérêt certain en vue de la dématérialisation des
actuels passeports bovins.
Dans l’attente de l’implémentation finale de la dématérialisation, ce document est toujours utilisé pratiquement par tous les acteurs de la filière comme support assurant la circulation des données signalétiques des animaux (N° d’identification, date de naissance, sexe, type racial, N° de mère, troupeaux d’origine, etc...) indispensables
sur le plan sanitaire et pour les activités commerciales. Il offre aussi la facilité de saisie automatique grâce au code-barres à différentes étapes du déplacement.

Toutefois, cette pratique a régulièrement montré ses limites en provoquant des erreurs d’enregistrement parce que ce n’est pas l’animal lui-même qui est scanné, mais bien le document qui l’accompagne, avec le risque d’être le mauvais document.

Dans le cas de la dématérialisation, la nécessité de disposer des informations de traçabilité de chaque animal sera bien entendu maintenue, mais elle sera beaucoup plus sûre si la vérification des données peut être induite à partir de l’identifiant électronique.

L’accès aux informations de traçabilité et de santé s’effectuera alors via une consultation automatique des bases de données. Grâce à sa capacité à automatiser le relevé des numéros, la RFID simplifiera l’interrogation des bases de données et permettra aux opérateurs autorisés, de disposer rapidement des informations les plus fiables et les plus à jour, quasi en consultation en temps réel. La surveillance sanitaire des bovins s’en trouvera donc également renforcée et facilitée.


Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter la documentation de l’Institut de l’Elevage disponible à partir de son site internet www.idele.fr :

Remerciements à l’Institut de l’Élevage français IDELE, et plus spécialement à Mr Sébastien Duroy, RESPONSABLE DE PROJET en Identification animale - REPÈRES D'IDENTIFICATION - VALORISATIONS DE L'IDENTIFICATION ÉLECTRONIQUE -, pour son aimable autorisation d’utilisation des illustrations et d’accès à la documentation.