En ce début d’automne, un foyer de virus hautement pathogène de la grippe aviaire, H5N1, a été détecté par l’ARSIA chez un détenteur particulier en province de Liège.

La mortalité des oiseaux y était élevée, justifiant les analyses vétérinaires. La source de la contamination est attribuée à des contacts avec des oiseaux aquatiques sauvages, lesquels fréquentaient régulièrement la prairie où séjournaient les oiseaux. Eu égard au faible nombre d’oiseaux présents et à l’absence de risque particulier de propagation du virus, aucune zone réglementée n’a été délimitée et les mesures se limitent au foyer.

Ensuite, un foyer a été détecté dans un élevage commercial de dindes et poulets de chair, à Houthulst, en Flandre occidentale.

Les quelques 65 000 oiseaux de l’exploitation, ainsi que les poulets de chair d’une exploitation voisine, ont été abattus.

Une zone de protection (rayon de 3 km) et une zone de surveillance (rayon de 10 km) ont été délimitées autour du foyer, avec les mesures restrictives habituelles appliquées à toutes les activités avicoles.

Situation épidémiologique défavorable et risque de contamination élevé !

En effet, les contaminations chez les oiseaux sauvages sont en augmentation. En Allemagne, aux Pays-Bas et en France, une recrudescence significative de cas chez les oiseaux sauvages et dans des élevages de volailles est observée. Or nombre d’oiseaux sauvages, potentiellement infectés, empruntent les voies migratoires traversant notre pays. Si la saison de la grippe aviaire en est à ses débuts chez nous, la pression virale dans l’environnement et aux abords de nos élevages est probablement déjà élevée.

Les autorités sanitaires réagissent

Compte tenu de la situation, le ministre Clarinval a décidé le renforcement des mesures préventives. Concrètement, et dès à présent :

• Les volailles et les oiseaux de tous les élevages commerciaux et de tous les élevages enregistrés dans Sanitel doivent être confinés sous filets ou à l’intérieur.
• Tous les volailles et oiseaux, tant ceux des exploitations commerciales que ceux des éleveurs particuliers, doivent être nourris et abreuvés à l’intérieur ou sous filets.
• L’eau de surface ou l’eau de pluie non traitées pour les volailles et les oiseaux ne peuvent plus être utilisées car elles peuvent être contaminées par des oiseaux sauvages.

A ce jour, les mesures suivantes de base sont maintenues :

• Surveillance accrue dans les élevages avicoles commerciaux ; le traitement des volailles ne peut être entamé que si des échantillons ont été transmis à la DGZ ou à l’ARSIA pour analyse en laboratoire, dans le cas d’une réduction de plus de 20 % de la consommation d’aliments et d’eau et/ou une mortalité de plus de 3 % par semaine et/ou une réduction de la ponte de plus de 5 % pendant 2 jours et /ou des signes cliniques suggérant la présence de grippe aviaire,
• Procédure actuelle pour le desserrage de volailles d’abattage,
• Conditions actuelles pour les rassemblements d’oiseaux d’agrément.

Soyons vigilants !

Tout éleveur doit rester attentif aux signes de grippe aviaire et faire appel à un vétérinaire s’il les constate dans son élevage.

Les échantillons suivants peuvent être soumis au laboratoire de l’ARSIA :

• 3 cadavres frais ou oiseaux malades fraichement euthanasiés
• Échantillons d’organes de 3 oiseaux
• Écouvillons d’au moins 5 animaux malades

Le vétérinaire les transfèrera immédiatement à l’ARSIA, accompagnés des formulaires de demande nécessaires.

L’autopsie et les analyses de la grippe aviaire réalisées dans le cadre de la surveillance de cette maladie sont financées par l’AFSCA. Les frais de visite d’exploitation et d’échantillonnage sont à la charge du détenteur.

Tant dans le secteur commercial que dans le monde des amateurs, veillons à appliquer strictement toutes les mesures de prévention et de biosécurité afin d’éviter l’explosion de la grippe aviaire en Belgique.

Toutes les informations utiles sur le site : https://favv-afsca.be/fr/themes/animaux/sante-animale/maladies-animales/grippe-aviaire