Lutter contre la paratuberculose

La conjugaison des deux plans existants, contrôle et lutte augmente considérablement le taux de détection des animaux.

Depuis plus de 15 ans, le plan de contrôle de la paratuberculose propose au producteur d’évaluer le risque de présence du bacille dans l’élevage via un test ELISA sur le sang ou le lait pour la spéculation laitière, avec la possibilité d’ajouter le cheptel viandeux.
Mais la détection des animaux infectés au sein d’une exploitation n’est pas aisée. En effet, le test ELISA montre une faible capacité du test à détecter les animaux infectés. De plus, compte tenu de la période d’incubation de la maladie particulièrement longue, soit près de 2 ans, la détection n’est possible qu’après ce long délai… Le plan de contrôle n’a donc pas pour objectif d’assainir les troupeaux infectés.

Le plan de lutte de l’ARSIA, proposé quant à lui à tous les éleveurs wallons cotisants, vise cet assainissement et nécessite pour ce faire un dépistage complet et intensif, en plus de mesures sanitaires. Pratiquement, ce dernier doit être réalisé avec l’aide de votre vétérinaire par un contrôle sur le sang ou le lait ( test ELISA ) ET sur les matières fécales ( test PCR ) de tous les bovins de plus de 24 mois, lequel test augmente assurément la capacité de détection des animaux infectés. Tout animal acheté doit aussi être testé. Aucun délai de réforme n’est imposé.

Actuellement, 1 151 troupeaux laitiers sont inscrits au plan de contrôle laitier. Le plan de lutte de l’ARSIA compte quant à lui 117 troupeaux dont la moitié environ sont 100 % viandeux.

Quelques chiffres

Depuis quelques années, la proportion de troupeaux infectés oscille entre 50 et 55 %, chiffre probablement surestimé en Wallonie. En effet, le plan n’étant pas obligatoire, ce sont majoritairement et précisément des troupeaux confrontés à la paratuberculose qui y adhérent.
L’évolution du taux de troupeaux infectés lors de chaque campagne hivernale apparait constante sans amélioration globale des cheptels participants au plan de contrôle. L’évolution du taux d’animaux positifs au sein des troupeaux infectés lors des bilans annuels l’est également. La campagne 2021-2022 touche à sa fin, avec 102 bilans dont 85 % compte au moins 1 animal positif ( excréteur ).

Pourquoi recourir au plan de lutte de l’ARSIA

Le graphique ci-contre montre l’évolution de la séroprévalence moyenne au sein des troupeaux infectés, selon leur type de plan. Malgré une infection souvent plus importante dans les troupeaux inscrits au plan de lutte de l’ARSIA, l’évolution ( en vert ) vers l’amélioration y est plus rapide. Les troupeaux en seul plan de contrôle laitier ( en bleu ) ne montre globalement pas d’évolution.
Les tracés en pointillé montrent l’évolution suivie par chaque type de plan. Une détection plus élevée des animaux infectés à l’aide du test PCR sur les matières fécales ainsi que la mise en place de mesures de management au sein des exploitations en plan de lutte expliquent leur meilleure évolution.
Les mesures principales sont la séparation des veaux à la naissance, la gestion de leur alimentation ( lait et colostrum ), la gestion des fumiers, la gestion des contacts entre les veaux et les adultes, … autant de conseils donnés par l’équipe vétérinaire de l’ARSIA lors de leur visite en ferme ou par téléphone, en concertation avec le vétérinaire de l’exploitation.

Quelles aides ?

A droit aux aides, tout détenteur qui dispose d’un quota laitier, s’engage à tester tous les bovins laitiers de son troupeau ( âgés de plus de 30 mois ) tous les ans ou les deux ans, selon le niveau attribué, et à réformer tous les animaux potentiellement ou confirmés excréteurs dans les délais impartis. Les frais de prélèvement sont à charge de l’éleveur.
Une ristourne de 0,6 € TVAC est octroyée par le Fonds sanitaire à tous les troupeaux classés « risque de contamination du lait de tank ‘faible’ ( niveau A ) ou ‘modéré’ ( niveau B ), sans limite dans le temps.

Une aide forfaitaire de 20 € est accordée pour contrôler le potentiel excréteur ou non des bovins positifs dans les troupeaux de niveau A.

EN BREF

  • La paratuberculose est une maladie chronique, débilitante et contagieuse, due à une bactérie très résistante dans l’environnement et ‘cousine’ du bacille de la tuberculose, Mycobacterium avium ssp paratuberculosis.
  • Elle touche les bovins, caprins et autres ruminants domestiques et sauvages.
  • Il n’existe ni vaccin ni traitement efficace.
  • Les animaux infectés sont contagieux via le colostrum, le lait et les matières fécales.
  • Pour lutter efficacement, il faut réformer les animaux infectés et diminuer les nouvelles contaminations chez les veaux.
  • Combiner 2 tests ( ELISA et PCR ) permet d’augmenter le taux de détection des animaux infectés.
  • La paratuberculose est un vice rédhibitoire ; testez-la à l’achat !
Please follow and like us:
fb-share-icon