Focus sur l’évolution de la santé de nos bovins


Replay de la commission d’accompagnement du 23 mars 2023

Deux commissions d’accompagnement ont eu lieu en mars, à Ciney et à Walhorn, en français avec le Dr Julien Evrard et en allemand, avec le Dr Laurent Delooz. Près de 50 personnes y ont assisté, en présentiel ou en visioconférence (replay ci-dessus).

Katelijne Smets, Directrice Générale de l’ARSIA, a accueilli les participants en les invitant d’emblée à notre AG, le 23 juin prochain, à noter dans vos agendas dès à présent ! Elle a ensuite souligné l’importance des délégué.e.s : un relais du terrain, des idées, des propositions, utiles à notre asbl d’éleveuses et éleveurs. Il reste des postes à pourvoir, pour les secteurs bovins, ovins et porcins.
Intéressé.e.s ? Appelez l’ARSIA (083/ 23 05 15) ou cliquez ici.

En bref

  • Le taux de mortalité bovine est en continuelle diminution en Wallonie depuis 2015.
  • L’amélioration est principalement observée chez les jeunes animaux.
  • Les programmes de lutte y contribuent.
  • Faire mieux encore est possible, en confirmant ou cherchant systématiquement la cause de la mort.

Le thème et la question choisis relevaient de l’une des missions que porte prioritairement le département Santé animale de l’ARSIA : «La santé du cheptel wallon s’améliore-t-elle?». Pour y répondre, le Dr Evrard a analysé et croisé de nombreuses données issues de Sanitel, du département de l’Administration de la Santé et du clos d’équarrissage. Notons ici que les résultats obtenus dépendent de la qualité des données encodées, laquelle semble avoir augmenté ces dernières années.

L’étude a porté sur l’ensemble des bovins en Wallonie depuis 2015. Dans un premier temps, l’orateur s’intéresse à la proportion d’individus survivants jour après jour, en excluant toutefois les animaux réformés ou exportés. Comme l’indique le graphique 1, un bovin né en 2022 a eu plus de chance d’atteindre l’âge d’1 an qu’un bovin né en 2016 (90,28 % contre 87,99 %). L’amélioration est donc nette et se manifeste principalement dans le jeune âge.

Graphique 1: Courbe wallonne de survie des bovins sur 2 000 jours, selon leur année de naissance
Graphique 2 : Distribution des taux de mortalité en 2022, selon les catégories d’âge et la spéculation (viandeux, laitier)

La courbe au départ très raide révèle un taux de mortalité très élevé chez les jeunes bêtes. Entre 1 et 2 ans, la courbe se redresse et indique un risque de mortalité bien plus faible. Après 2 ans, lorsque les animaux passent «en production », ce risque réaugmente.

Le Dr Evrard s’est ensuite intéressé aux taux de mortalité observés à différentes catégories d’âge, afin d’en comparer les résultats. En médecine humaine, le taux de mortalité est basé uniquement sur la fréquence des décès dans un intervalle défini. La vie en ferme complexifie les calculs et les taux calculés doivent être adaptés pour tenir compte des achats, des réformes et tout autre élément susceptible de biaiser les résultats.

Comme le montre le graphique 2, les troupeaux viandeux ont de meilleurs résultats que les troupeaux laitiers, dans les catégories des veaux de moins d’1 mois et les bovins de plus de 2 ans. A l’inverse, le taux de mortalité chez les veaux de 1 à 8 mois est plus important dans les troupeaux viandeux.

Le rôle des plans de lutte IBR et BVD

Globalement, la circulation de ces deux maladies a impacté ces troupeaux et a augmenté la mortalité. C’était particulièrement attendu pour la BVD, maladie mortelle et immunodéprimante. Néanmoins lorsque l’IBR, considérée comme non léthale, est présente dans le troupeau, le taux de mortalité augmente également.

Facteurs favorisant la mortalité (hors pathogènes)

Selon la littérature scientifique, sont relevés… la qualité insatisfaisante du transfert de l’immunité via le colostrum ; l’âge des mères, les veaux de génisses étant plus fragiles que les veaux de vaches ; le nombre de vêlages et la taille du troupeau ; le logement des veaux ; la génétique (on sélectionne maintenant des animaux résistants aux maladies) et enfin le climat et le stress thermique en été, …

S’améliorer encore ?

C’est certainement possible, en protégeant son troupeau grâce au diagnostic de la cause de la mort, par une autopsie ou des analyses. Seuls 4 % des animaux morts sont autopsiés à l’ARSIA, ce qui est faible. D’autant plus que le coût d’un Kit autopsie est très démocratique (cotisants ARSIA+ : 23,10 € hTVA pour un bovin de moins de 300 kg par exemple) et permet souvent de poser un diagnostic qui doit permettre de limiter les maladies et par conséquent les pertes.

La fiche SPOT, utile… et à développer ?

La fiche SPOT vous permet de consulter le taux de mortalité dans votre élevage et son évolution. Il serait possible d’aller plus loin encore dans l’exploitation de cet outil, qui serait de fournir au détenteur la comparaison avec d’autres troupeaux de même type. Rien ne se fait sans temps ni budget, hélas… L’idée suivante est lancée aux participants : « Seriez-vous intéressés et prêts à soutenir le développement d’une telle application de la fiche ? » Proposition à discuter et à suivre !

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